Par Jacques Germain
Je me rappelle de ma mère comme étant une grande lectrice. Un peu le matin, un peu l’après-midi et un peu le soir entre deux épisodes de ses séries télés préférés. C’est d’ailleurs sûrement grâce à elle que j’ai aimé lire autant dans mon adolescence. Bon maintenant j’ai abandonné cela au profit des jeux vidéo et du fichu cellulaire mais c’est une autre histoire. C’est sans doute grâce à cette influence que j’ai toujours adoré les jeux à trames narratives, qui dévoilent une histoire et qui nous fait accrocher aux personnages.
Je me rappelle aussi de ma mère comme étant la fan numéro un de ZTélé et de ses téléséries mystérieuses, policières et souvent noires qu’elle écoutait attentivement alors que mon père lui grinchait un peu assis à ces côtés. Observer System Redux du studio Bloober Team mélange une trame narrative extraordinaire aux côtés sombres et noire des séries télés d’enquêtes policières, mais est-ce suffisant pour faire un hit sur la PlayStation 5?
Bien hâte d’y être
2084, rien ne va vraiment bien, l’humanité s’est peu à peu robotisée et vous voilà dans un univers où la cybernétique fait partie intégrante du quotidien. Chacun a ses propres implants pour palier à des manques flagrants dans leur vie, tout est maintenant superficiel et même les classes sociales sont prisonnières dans une hiérarchie anarchique. Le soleil n’existe pas, la vie est faite de néon, de sombres couleurs et d’une atmosphère glauque à souhait.
Finalement, c’est carrément le genre d’endroit où j’aimerais vivre! Je sais, je suis un peu spécial mais j’ai toujours aimé ce genre d’univers où il nous faut trouver la petite parcelle de vie dans le noir pour ne pas perdre la raison. Ça tombe bien, Observer System Redux m’a permis d’y vivre pendant un bon 6 heures dans la peau d’un Observateur, un genre de détective muni d’implant lui aussi et de son mange-rêve, un appareil bien spécial qui fait de lui un être craint par certains.
Dan Lazarski est son nom, celui de l’observateur, expérimenté bien sûr qui n’en est pas à ses premières enquêtes mais celle-ci tourne un peu différemment des précédentes. Un appel étrange, celui de son fils, Adams, qu’il n’a pas vu ni entendu depuis des années. Une première constatation en arrivant sur les lieux de l’appel, un cadavre décapité, mais est-ce lui? Son fils Adams? Il faudra interroger les habitants du bâtiment, la trentaine de locataires, tous enfermés chez-eux sans besoin ou envie de sortir.
De toute façon, un étrange confinement survient à cause du système de sécurité, ce qui ne nous facilitera pas la tâche. Mais Dan veut découvrir ce qui s’est passé, si son fils est la victime. La trame principale du jeu est ainsi dévoilée, mais plusieurs autres histoires en parallèles feront partie du titre. Pour les découvrir, Dan devra parler aux nombreux locataires du bloc. Un à un, il découvrira leurs secrets et pourra pousser plus loin son enquête.
Une voix d’outre-tombe
Les nombreuses interactions avec les locataires sont l’une des forces du jeu, une écriture hors du commun qui m’a fait découvrir l’univers et la façon dont les gens ont décidé d’y vivre. Certains semblent un peu fou alors que d’autre y vivent de façon presque normale, ou du moins j’y ai cru pendant un certain moment, mais lorsque vous en aurez fini avec Observer, vous vous demanderez de façon inquiète ce que vous réserve votre propre avenir.
Si l’écriture est au sommet de son art, on peut en dire autant de la voix masculine de Lazarski qui est interprété d’une façon magique par Rutger Hauer, récemment décédé et connu pour son rôle dans l’excellent Blade Runner. Je vous avoue qu’au départ, je n’avais pas reconnu sa voix, même que j’étais déstabilisé par celle-ci car j’avais l’impression d’entendre la voix roque de Max Payne. Jusqu’à ce que j’apprenne que M. Hauer en était la voix, celle qui rend ce titre encore plus indispensable dans votre bibliothèque de jeux vidéo.
Le mange-rêves de l’horreur
Lazarski n’utilise pas des outils conventionnels pour faire ses enquêtes, il dispose pour l’aider de trois implants un peu spéciaux. Le premier lui permet d’analyser les composantes électroniques, d’en découvrir l’utilité, le nom et les informations importantes. Il peut aussi utiliser sa vision lui permettant de découvrir et d’analyser les fluides différents ou les liquides organiques et ainsi récolter plusieurs informations utiles. Finalement, il pourra se brancher à son mange-rêves, un dispositif qui lui permet de se plonger dans la tête de n’importe qui pour y revivre des moments qui sont imprimés dans la mémoire de la victime. Ces séquences sont d’une lourdeur et d’une intensité rarement atteint dans mes séances de jeux vidéo.
J’aime les jeux d’horreurs, de suspense et plus gore, mais ces séquences sont dans ma mémoire les mieux réalisés artistiquement parlant. Parfois lente, parfois rapide, une succession d’images et de visions qui même en écrivant ces lignes me reviennent à l’esprit et me laisse encore un peu déstabilisé. Mon seul bémol est que certaines de ces parties du jeu deviennent trop longue par moment et j’aurais apprécié en avoir plus mais plus courte. Ceci m’aurait permis de reprendre mes esprits et mon souffle au lieu d’être obligé de simplement mettre sur pause et briser le rythme du jeu.
Observer est sorti il y a déjà plus de trois ans, il a même atterri sur la Nintendo Switch (l'avis de Steeve), un simple port aurait pu être bon pour la Playstation 5 mais Bloober Team a su écouter les critiques et peaufiner son titre pour cette sortie sur nouvelle génération. Le titre est sublime et profite pleinement des capacités de la nouvelle génération, discussion sur le haut-parleur de la DualSense, gâchettes adaptatives utilisées pour certaines prises en main d’objets et graphismes 4K font en sorte que ce titre est pour moi une belle réussite pour la Playstation 5.
Au niveau sonore, il faut absolument y jouer avec votre casque d’écoute pour entendre la pluie s’abattre dans les fenêtres, pour entendre les murmures des locataires ou simplement entendre ce bébé pleurer tout autour de vous dans cette séquence intense dont je ne vous parle pas plus longtemps.
Court mais intense
Observer System Redux n’a pas la prétention d’être le plus grand jeu du monde. Son plus gros défaut reste qu’il est peut-être légèrement trop court et comme une bonne série télé qui finit après une saison, nous en aurions pris davantage. Son intensité vient pallier à ce défaut en nous offrant des moments d’une telle envergure qu’ils me resteront en tête pour encore très longtemps. Bloober Team est maintenant l’un des studios que je surveillerai pour sa créativité, son écriture et surtout son grand talent artistique. Observer System Redux est l’un de mes favoris de 2020.
Note finale
*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
Observer System Redux Site officiel
Développé et édité par Bloober Team
Plateformes : PS5 (ce test), Xbox Series X|S, PC
Prix : 38,99$
Me joindre sur Twitter via @JackGerms
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Notre avis sur Switch
Wow! Ça donne vraiment envie d’y jouer!
RépondreEffacerJ’avais déjà acheté la version Switch en gros rabais sur le eShop, mais avec son 18 Go, j’attendais d’en terminer une couple d’autres pour gagner de la place,
(vivement les jeux en cartouches!)
Mais bon avec ton test , tu viens de me tenter de l’essayer finalement...
J’avoue par contre ,que d’y jouer avec le DualSenses, ça serait encore mieux!
Steeve avait quand même bien apprécié et noté la version Switch...
Excellent test Jacques!