Par Jacques Germain
Le syndrome de la page blanche, ça vous est déjà arrivé? Vous savez, ce moment où vous devez écrire un texte mais que rien ne sort, même pas le moindre petit mot, même pas la moindre petite inspiration. Ça m’arrive parfois lorsque je dois faire le test d’un jeu, non pas seulement ceux que j’ai détesté mais aussi ceux que j’ai adoré. C’est comme une espèce de pression de performance où l’on ne veut pas manquer notre coup. Je crois sincèrement que nous l’avons tous déjà vécu à un moment ou un autre de notre vie. Frostwood Interactive plonge dans l’univers narratif avec Forgotten Fields, un jeu narrativement intéressant mais truffé d’une panoplie de problèmes techniques.
En panne d’inspiration
Forgotten Fields c’est l’histoire de Sid, un jeune adulte qui a déjà à son actif la publication d’un roman. Son éditeur s’attend donc à un deuxième titre rapidement pour vaguer probablement sur le simili succès du premier. Le problème, c’est que Sid doit remettre le premier résumé ce soir mais qu’il est incapable d’écrire quoi que ce soit. Le fameux syndrome de la page blanche. De plus, il doit se rendre une dernière fois à la maison familiale pour lui dire au revoir, la vente de la maison de son enfance, là où il a vécu tant de bons souvenirs.
Nous suivrons ce jeune écrivain qui est non pas simplement perdu pour son livre, mais un peu aussi dans sa propre vie d’adulte. Manette à la main pour une meilleure expérience de jeu, vous déplacerez Sid dans un univers 3D très simpliste mais efficace. Un bouton d’action pour parler, un bouton pour aller voir votre inventaire et vous voilà parti dans un récit narratif intéressant.
Un récit intéressant mais...
Sid n’est pas du genre simple, disons qu’il se pose beaucoup trop de questions à mon humble avis. Il semble remettre un peu tout en question et ne pas profiter pleinement de la vie. Un petit appartement, sans copine ni même un petit chien pour lui tenir compagnie, une vie plutôt monotone quoi. Heureusement, Sid rencontrera des amis, des voisins, de la famille sur sa route jusqu’à la maison familiale. Le tout inspirera quelques bonnes conversations, le genre que nous pourrions avoir réellement dans notre propre vie. Vous savez, pas des conversations de jeux vidéo où tout semble souvent trop forcé. Ici ce sont des dialogues humains, réels et authentiques, la plus grande force du titre à mon avis.
Du blabla sur le passé, sur le présent et sur le futur de ce jeune adulte. Des questions existentielles mais aussi des dialogues spontanés entre amis simplement pour rigoler. Disons que plusieurs moments sont émotionnellement efficaces, assez pour peut-être pour vous amener à vous poser des questions sur votre propre existence et votre vie. Exactement comme ces films qui gagnent des Oscars qui sont sortis dans les salles de cinéma presque underground qui présentent du cinéma de répertoire. Bon, je vous pousse des stéréotypes dans le fond de la gorge mais vous comprenez ce que je veux dire.
Quel gâchis technique
Il est toujours dommage de tester un jeu intéressant du côté histoire, qui offre quelques moments émotifs puissants mais de voir le tout complètement gâché par un produit non fini. Je crois ne pas être en mesure de vous parler de chacun des problèmes frustrant du jeu en un seul paragraphe alors je n’énumèrerai que ceux qui m’ont vraiment faire rager ou soupirer.
Premièrement, un jeu en vue 3D vous offrant le choix de faire pivoter la caméra mais seulement en angle précalculé, c’est non en 2021! La caméra peut être bougé, mais seulement en angle fixe. Il m’était donc impossible par moment d’avoir un bon angle de vision pour voir mon personnage ou d’autre pièce ou objet spécifique. Déjà que lors de nos visites dans des endroits clos avec notre personnage il arrive de rester pris dans certains meubles ou objets par exemple, alors si on vous met une difficulté de plus avec la fichu caméra!!
Autre exemple de frustrations techniques, on vous met le bouton RB pour exécuter des actions lors de certaines séquences animés, mais lorsqu’il faut recommencer plus de 15 fois la même séquence pour réussir, c’est que quelque chose ne fonctionne pas quelque part non? Et je peux vous garantir que ce n’est pas moi le problème.
Pourquoi également les personnages volent-ils au lieu de marcher? Comment peut-on encore, en 2021, ne pas être en mesure de faire marcher correctement nos personnages sur le sol? Bref, j’ai encore une liste de dizaines de frustrations dans mon sac, mais tout comme le jeu qui plantait lorsque j’accédais à mon inventaire, je ne peux pas tous vous les mentionner.
Visuellement, le jeu est très simpliste mais possède une personnalité bien à lui. Aucune texture et un côté très carré fait un bien fou aux yeux qui sont maintenant trop habitué aux jeux bourrés d’effets à gauche et à droite. De plus, la musique efficace vient rendre le tout calme et suit parfaitement la trame narrative. Les séquences sans jouabilités sont reposantes, nous permettent de se poser des questions sur les discussions que l’on vient de lire et nous offrent un moment de répit entre chacun des bugs du jeu. Youppi!...
Désolé….
J'aimerais vous recommander immédiatement Forgotten Field pour son narratif, son visuel et son côté qui nous offre une possibilité d’introspection, mais il m’est impossible de le faire, dû aux nombreux problèmes techniques rencontrés. Je suis convaincu que le développeur écoutera la plupart des problématiques mentionnées par nous, d’autres médias, voire même par les joueurs. Je vous promets de vous tenir au courant des développements de ce titre qui aurait bénéficié d’un certain temps supplémentaire de développement pour empêcher le gâchis.
Note finale
*Note qui sera ajustée au besoin suite à une éventuelle mise à jour
*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
Forgotten Fields Site officiel
Développeur : Frostwood Interactive
Éditeur : Dino Digital
Plateformes : PC (ce test), Mac, Linux
Prix : 14,49$ - Une démo gratuite est également disponible ici
Me joindre sur Twitter via @JackGerms
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