Erica est loin d’être parfait mais mérite tout de même de faire partie de votre bibliothèque de jeux si les histoires étranges sont votre tasse de thé.
Par Jacques Germain
Dragon’s Lair, vous vous souvenez? Un jeu-film si je puis le dire ainsi. Nous devions prendre certaines actions rapidement pour faire survivre notre jeune héros le tout en « écoutant » un film de dragons, de princesse et de château. Ce fût un peu le début du genre et de cette mode jusqu’à se rendre jusqu’au jeu à la Phantasmagoria qui présentait de vrais acteurs dans un environnement rendu en 3D. Je me rappelle des sept CD nécessaires pour faire l’histoire au complet. C’était déjà une belle petite révolution et je me rappelle très bien le sentiment d’émerveillement ressenti à ce moment. Flavourworks nous fait l’honneur d’enfin sortir sur PC son thriller interactif Erica qui était déjà paru sur PS4 en 2019. Est-ce toujours aussi bon?
Très mystérieux
La jeune Erica (jouée talentueusement par Holly Earl) souffre toujours de traumatisme lié à son enfance. Il faut dire que de voir son père se faire assassiner devant ses yeux et de voir son torse être quelques peu découpé traumatiserait même un adulte. Elle a vieilli et pensait avoir oublié un peu cette histoire tordue jusqu’au jour où le meurtrier fait son retour et pousse Erica à se faire escorter par l’enquêteur jusqu’au lieu du nouveau drame, la maison Delphi, un centre de traitement pour jeunes filles à problèmes. Bien entendu, et comme vous vous en doutez, ce supposé centre d’aide cache une panoplie de mystères qui seront découvert au fur et à mesure de votre aventure.
Pour un titre où l’histoire prend une place si importante, disons que le titre atteint quelques cibles mais en manque aussi quelques-unes. Un mystérieux assassin, un espèce d’hôpital psychiatrique, un drôle de signe un peu partout et j’en passe. Les clichés des films de série-B sont pas mal tous réunis dans ce même récit et disons que ça m’a agacé par moment. Je ne dis pas que l’histoire est mauvaise en tant que tel, mais simplement que l’originalité est absente et que j’aurais moi-même pu écrire un tel récit sans trop d’effort. Dans le fond, l’ensemble manque d’épices pour améliorer la recette empruntée à la voisine.
Par chance, on nous offre une belle re-jouabilité, car des choix divers s’offrent à nous constamment. Que ce soit dans les discours qui ont lieu ou simplement dans un choix de parcours narratif, disons que je vais pouvoir y rejouer quelques fois pour voir les différents arcs qui s’offrent à nous. Par exemple, dans l’une des séquences, on nous offre le choix entre accompagner trois personnes différentes. Votre choix aura donc une incidence sur les résultats des séquences suivantes et vous ne verrez jamais par la suite les choix refusés.
D’ailleurs, le titre vous offre plusieurs fins différentes que vous ne pourrez voir qu’en recommençant le jeu. J’ai personnellement vu deux de ces conclusions et disons que j’ai été un peu déçu des subtiles différences et que je sais exactement quelle décision m’a conduit jusqu’à ce dénouement monotone.
Techniquement bien, ou presque
Du côté de la réalisation, Erica pourrait facilement côtoyer les séries Netflix de ce monde. Une réalisation simple mais efficace dans les angles de caméras, un jeu d’acteur extrêmement bien pour la jeune Erica mais un peu plus difficile pour les acteurs de second plan qui semble pas mal plus lire leur texte que de le vivre. Le jeu est d’ailleurs offert en français intégralement mais je ne vous recommande pas de le faire, vous comprendrez plus tard. Les décors sont superbes et les choix de réalisation pour l’ambiance se marie parfaitement avec le côté narratif. J’ai personnellement adoré Erica pour son côté glauque et même si l’histoire est banale et remplie de clichés, il obtient un 8 sur 10 pour sa réalisation.
Erica, c’est un titre complètement en séquence vidéo, comme un film finalement, qui manie bien la technique en vous offrant des séquences interactives dans la narration oui, avec des choix de dialogues mais également en vous demandant d’interagir avec les éléments et le tout est réellement bien intégré en enlevant aucunement la cadence du jeu. Par exemple : Erica ouvre une armoire, du clic de souris vous essayez de déplacer le linge accroché en déplaçant votre souris. Erica s’exécute le tout sans réel coupure entre réalité et jeu vidéo. Si dans une séquence vous ne savez pas quoi faire, un léger point blanc apparaît avec une petite trainée lumineuse vous indiquant la direction à prendre avec l’aide du pointeur de la souris.
Le seul hic c’est lorsque vous êtes coincé dans l’une de ces séquences interactives. J’ai moi-même vécu deux fois ces moments et même dû recommencer le titre une première fois car comme c’était un test sur PC et que le jeu n’était pas encore disponible, je n’avais aucune autre personne avec qui discuter de ce petit problème. Le même problème est arrivé lors de ma deuxième partie au même endroit, j’ai à ce moment tester diverses options jusqu’à découvrir que de mettre le jeu en anglais me permettait de passer outre cette problématique. Ce n’est pas la première fois que certains jeux souffrent de bugs reliés aux langues du jeu, mais c’est frustrant lorsque cela arrive.
En conclusion
Erica n’est pas un mauvais jeu en soi, disons que les bugs vécus m’ont fait réellement me mettre en colère et on nuit grandement à mon expérience sur PC. Par contre, le narratif inspiré des films de série B d’enquêtes et de mystères m’a grandement plu. La performance de Holly Earl que je ne connaissais pas m’a incité à même faire quelques recherches sur sa carrière d’actrice. Erica est loin d’être parfait mais mérite tout de même de faire partie de votre bibliothèque de jeux si les histoires étranges sont votre tasse de thé.
Note finale
*La copie du jeu utilisée pour cette critique provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des tests du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
Développé et édité par Flavourworks
Plateformes : PC Steam (ce test), PlayStation, mobile
Prix : 13,49$
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