Dans l'espace, personne ne vous entendra hurler contre votre console.
Par Jérôme Rajot
Les consoles de nouvelle génération ont été mises sur le marché en fin d’année dernière, cependant les exclusivités mettant en valeur toutes leurs nouvelles technologies sont encore rares… Housemarque vient changer un peu la donne avec Returnal.
Le studio était déjà présent à la sortie de la PlayStation 4 avec Resogun, un shoot’em up très sympathique, les développeurs ont gagné en expérience, et cette fois-ci, ils nous proposent un gros jeu AAA mêlant survie et science-fiction.
Histoire
Commençons par le contexte du jeu, nous incarnons Selene, une astronaute qui s’échoue sur une planète étrange, Atropos, et se voit bloquer dans une boucle temporelle, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les habitants de cette planète ne sont pas très amicaux. Si ça vous rappelle un peu le film Alien, vous ne serez pas les seuls, nous avons là une nouvelle Ripley qui s’apprête à affronter des extra-terrestres sauf que là, nous n’avons pas l’équipage du Nostromo pour nous aider, nous sommes seule, ce qui nous rapproche aussi de la franchise Metroid de Nintendo avec Samus Aran.
Extrait vidéo de ma partie à Returnal
Côté scénario, nous n’avons pas le luxe d’avoir une grande introduction, puisque nous le découvrons en même temps que Selene. À force d’explorer les environs, nous trouvons des journaux de bord nous en apprenant plus sur tout ce qui se passe autour de nous, et sur les évènements étranges qui nous entourent. Un astronaute qui nous suit, nous regarde sans dire un mot, des notes de nous-mêmes ? Est-ce qu’on est déjà venue ici ? Est-ce qu’on est déjà mort sur cette planète ? La façon dont nous est narrée l’histoire est très intéressante avec un sentiment d’angoisse permanent, et pour la découvrir, il faut le mériter !
Apprendre par la mort
Et c’est là aussi tout le concept de Returnal, le mérite. Oui, nous allons mourir et plus d’une fois, la mort n’est qu’une étape dans la vie. Et à chaque mort, il faut tout apprendre de nouveau, l’univers est généré aléatoirement à chaque fois, comme tout autre rogue-lite. Nous devons apprendre à survivre. Pour cela, nous débutons avec un petit pistolet, puis nous trouvons un tir secondaire, des armes plus puissantes comme des mitraillettes ou style fusil à pompe. Puis de l’équipement spécial nous permettant d’accéder à certaines zones, de nouveaux endroits qui nous paraissaient inaccessibles, des barrières qu’on ne peut briser qu’avec ces armes spéciales…
À la moindre mort, nous perdons presque tout… Il faut tout reprendre l’avancée dans le niveau, retrouver les armes, fort heureusement, l’équipement spécial est conservé, les clefs de boss pour accéder aux autres strates. Nous perdons également les fragments d'éther permettant d’obtenir des améliorations ou des orbes dorés récupérés sur les ennemis après les avoir vaincus servant de monnaie d’échange pour des objets ou améliorations à des bornes conçues pour ça. En plus des orbes, nous gagnons en niveau de puissance en enchaînant les ennemis, mais au moindre dégât, la jauge retombe à zéro.
En résumé, le gameplay reste assez simple et intuitif, on tire, on évite, on saute, on esquive rapidement, c’est facile à prendre en main. Là où ça se corse, c’est pour le nombre et la difficulté de certains ennemis, les tirs sont assez intenses, à tel point qu’on a parfois l’impression de se retrouver dans un shoot’em up. Returnal demande surtout de la précision, de l’adresse et des réflexes.
Durant les premières heures de jeu, le sentiment de progression est bien présent et nous motive à relancer les cycles. On apprend, on s’améliore, on obtient des objets, on accède à de nouvelles zones. C’est notre volonté et notre motivation qui est mise à rude épreuve. Ce n’est pas forcément la difficulté, c’est plus d’arriver au boss qui a plusieurs barres de vie, et d’avoir à refaire presque une heure dans un nouveau niveau qui décourage très facilement…
La difficulté des cycles est très aléatoire, on peut tomber un coup sur un cycle assez facile qui nous donne envie d’aller jusqu’au bout, puis sur un à la limite du faisable qui nous fait encore tout recommencer… Et si on pouvait se téléporter proche du vaisseau pour reprendre de l’énergie à l’intérieur afin de reprendre notre progression ou s’assurer d’être en forme contre un boss, eh bien, Housemarque a décidé de restreindre à une seule fois par cycle cette possibilité et sans reprendre toute notre énergie… Comme si ce n’était pas assez épuisant…
Returnal n’est donc pas forcément difficile au point de balancer notre manette, mais plutôt décourageant au point de la laisser tomber.
De belles sensations
Le jeu reste quand même très agréable en main grâce à l’utilisation intelligente de la DualSense. Enfin la manette de la PlayStation 5 est mise à profit ! L’immersion est incroyable grâce aux sensations ressenties manette en main. La pluie qui tombe, les dégâts, les impulsions sont jaugées parfaitement, et la résistance des gâchettes pour les armes est saisissante. L’ambiance sonore profite également des fonctionnalités de la PS5, surtout avec le casque Pulse 3D, des effets ambiophoniques sur tout ce qui nous entoure, les ennemis, les bruits, tout est fait pour qu’on soit plongé en plein cœur de l’aventure.
Une réussite visuelle
Le côté visuel est cependant assez aléatoire, l’environnement est sublime, la bioluminescence incroyable, les effets de lumière et de particules sont incroyables, l’ambiance visuelle est saisissante et nous rend bien le côté perdu dans l’espace. Parfois inquiétant et lugubre lorsque nous croisons l’astronaute ou que nous parcourons notre maison (qui nous fait penser à la maison de la démo de Silent Hills, P.T.). Mais nous avons aussi une héroïne stoïque, sans grande émotion, et certains décors pour lesquels les textures ne sont pas très jolies… Mais rien de bien alarmant venant tout gâcher, ça reste très agréable à l’œil !
Oui le concept de rogue-lite se veut exigeant, mais au prix des jeux PlayStation 5 qui dépasse les 100 $, il est normal de pouvoir avoir des modes de difficulté ou des options d’accessibilités rendant le jeu abordable à un plus large public et une expérience moins décourageante. Juste un système de sauvegarde permettant de faire une pause, jouer à un autre jeu, surtout si on partage la console avec d’autres membres du foyer, ne pas avoir peur de perdre un bon cycle à cause d’une perte de courant, d’un plantage de la console ou d’une mise à jour du jeu… (oui y a du vécu !).
Autre extrait vidéo, cette fois contre un boss
Je n’ai pas battu le jeu, le jeu m’a battu, après 5-6 heures de jeu à recommencer en boucle le premier niveau, plusieurs affrontements du premier boss, devoir se retaper plus d’une heure de progression afin de pouvoir l’affronter de nouveau, le fait de perdre plusieurs fois la progression à cause des éléments mentionnés plus haut, tout m’a découragé au point de laisser Returnal sur pause en espérant que les développeurs daignent à implanter un système de sauvegarde plutôt que de retirer des possibilités rendant le jeu moins exigeant… C’est vraiment frustrant, car l’ambiance et l’histoire m’intriguaient beaucoup…
Conclusion
Vous l’aurez compris, Returnal n’est pas fait pour tout le monde, c’est triste, mais c’est ainsi, le jeu est plaisant dans l’ensemble, il nous propose une expérience de jeu faisant honneur à la nouvelle génération de console et à la PlayStation 5 grâce à l’utilisation de la DualSense, de l’audio 3D ou des temps de chargements presque inexistants, mais si vous vous découragez vite, si vous voulez simplement vivre une aventure en vous détendant, ce jeu n’est pas fait pour vous, pour les autres, Returnal sera vous combler !
J’aime
- L’ambiance
- Les effets sonores
- L’utilisation de la DualSense
- Les effets de lumière
- Fluidité au top
J’aime moins
- Aucune sauvegarde
- Décourageant
- Difficulté aléatoire
- Aucune option d’accessibilité pour le grand public
- Rigidité du personnage principal
En l’absence d’une expérience approfondie expliquée par les éléments mentionnés ci-haut, nous reviendrons sur le test du jeu avec une note en considération. En lui souhaitant maintenant des outils de confort de jeu.
*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test (merci à Sony PlayStation Canada), provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
Returnal Site officiel
Développeur : Housemarque
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Plateforme : PlayStation 5
Prix : 89,99$
Me joindre sur Twitter via @vanouchou
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Ouais, il est certain que ce jeu ne s’adresse pas à tous,
RépondreEffacerdu coup si c’était pas un rogue-lite,
Le problème de sauvegarde serait résolu!
Donc de ce côté je comprends parfaitement ta frustration,
surtout quand il faut partager notre temps avec d’autres jeux, et le temps pour jouer, c’est ma base!
(Peut-être que d’ici 2022, quand il y aura le Returnal 😉 de PS5 en magasin,
sans doute que le jeu aura reçu une mise à jour plus complaisant et accessible?)
En attendant seuls quelques élus (possesseurs du PS5) peuvent y jouer!) fais que... 🤔
Honnête test cher Jérôme! 👌
Effectivement, la dernière mise à jour à retirer une facilité, celle de pouvoir se reposer plusieurs fois à son vaisseau pour reprendre toute son énergie… ils ont vu sur les réseaux les demandes pour le fichier de sauvegarde et les problèmes reliés aux mises à jour, peut-être aurons nous au moins ça et qu’on aura envie… d’y retourner ! :p
RépondreEffacerHa bon! Une misère de mise à jour ça! 😐
RépondreEffacerDéjà que le jeu en demande beaucoup ....en espérant que les prochaines corrections seront plus significatives
Un quick resume (sauvegarde temporaire avant de quitter) et ce serais déjà mieux!