Par Jérôme Rajot,
Après le très sympathique Old School Musical, le studio français La Moutarde revient avec un nouveau jeu réalisé en collaboration avec DearVillagers, Terra Memoria. Cette fois-ci, ce n’est plus un jeu d’aventure musical, mais un jeu de rôle inspiré des jrpg de l’époque 16 bits. Nouvelle pépite en vue ?
Telle est la Constance.
Nous sommes plongés dans le monde de Terra où la vie est guidée par la Constance, qu’on pourrait définir comme le destin. Les habitants suivent leur petite vie, et tout semble être guidée par cette Constance. Mais certains personnages veulent être maître de leur destin et défier leur destinée.
C’est le cas de notre premier héros, Moshang une sorte de rhinocéros qui a pour rêve de devenir un grand mage et invocateur, il part donc à l’aventure pour réaliser ce rêve et croise rapidement notre deuxième héroïne Syl. Syl, une renarde magicienne qui ne veut pas rester enfermé dans le monde des esprits et souhaite faire bénéficier de sa magie pour aider tous les habitants de Terra.
Le monde de Terra s’est tourné vers la technologie dont toute l’énergie est basée sur le pouvoir des cristaux, sauf qu’ils sont devenus très rares, voire inexistants ! Les livraisons de cristaux n’arrivent plus dans les villes, et les habitants se retrouvent bien désemparés. À nous donc de trouver la cause de cette pénurie, et aider également les habitants à se tourner vers d’autres ressources d’énergie.
L’histoire de Terra Memoria est donc assez basique et ne bousculera pas le genre, mais elle reste simple et efficace. On est rapidement plonger dans ce merveilleux univers, et l’aventure est très agréable à parcourir. On rencontre rapidement d’autres compagnons pour nous aider dans notre quête jusqu’à former une équipe de 6 joyeux troubadours.
Un gameplay simple, mais efficace.
Comme tout bon jeu de rôle à l’ancienne qui se respecte, Terra Memoria nous propose des combats au tour par tour. On voit les ennemis sous forme de flamme et on peut décider de lancer l’affrontement. Tous les personnages sont sur une frise avec des cases, et selon le pouvoir utilisé, cela nous replace plus ou moins loin. Tout se base sur la magie et les différents éléments (feu, glace, foudre, vent, terre, eau), les ennemis ont une faiblesse à 2 éléments, utiliser cette faiblesse retire 2 points de protection en plus d’un certain nombre de dégâts, une fois le bouclier brisé, les ennemis reculent assez loin sur la frise.
Là où le jeu offre un peu de variété, c’est grâce à nos compagnons, il y a 3 magiciens et 3 supports, on peut définir la stratégie pour désigner une préférence sur le personnage de support, mais ils vont s’échanger au cours de l’affrontement. Le support permet soit d’utiliser une autre magie, un sort qui utilisera forcément la faiblesse ennemi, ou changer la puissance des sorts.
Pour améliorer nos compétences et nos statistiques, il est possible d’équiper 3 badges par compagnon. Nous gagnons de l’expérience au fil des combats, ce qui nous fait gagner en niveau lorsqu’on se reposera au prochain feu, ou à la prochaine auberge. Ce moment de repos permet également de cuisiner des bons petits plats nous offrant des points de vie supplémentaires permanents, selon les recettes qu’on trouve et les matières que l’on récupère sur notre route ou sur les ennemis vaincus. Pour ce faire, il suffira de suivre un petit jeu de rythme plus ou moins complexe selon la recette, nous rappelons le premier jeu du studio, Old School Musical. Plus tard dans l’aventure, nous pouvons également créer de nouveaux badges, et forger certains objets clés.
Il est possible d’acheter aussi les ingrédients chez le marchant dans les villes, qui peuvent coûter assez chers pour certains. On gagne peu d’argent lors des combats, donc il est conseiller de construire des badges pouvant se revendre contre de bons montants, pensez à bien vous concentrer donc sur ceux qui valent le plus. Environ au milieu de notre aventure, nous allons pouvoir construire notre propre ville là où tout Commance. L’argent permet aussi d’acheter tous les matériaux, et les décors pour donner vie à cet havre de paix. Un petit Sim City intégré.
Toutefois, si on peut saluer cette proposition, on a quand même l’impression qu’elle est sous exploitée, elle n’apporte rien de plus à l’aventure, cela ne débloque pas de nouveaux pouvoirs ou nouveaux badges, il y a juste quelques quêtes secondaires à réaliser pour le compléter et trouver tous les personnages en quête d’un nouveau chez soi.
Une technique au poil !
Terra Memoria est un jeu indépendant, et pourtant, il n’a rien à envier aux grands du genre, les graphismes sont propres et soignés et aussi beaux qu’un Octopath Traveler (avec un peu moins de détails). Ça flatte la rétine, les environnements sont riches et variés et surtout très colorés. Nous avons aussi une belle variété de personnage et de races différentes qui peuplent Terra, et un bestiaire assez riche aussi. On peut dire la sempiternelle phrase, le monde de Terra est entre tradition et modernité. On y retrouve aussi bien des environnements très proche de la nature, qu’une cité de haute technologie.
Les musiques sont très entrainantes, et celle des combats risque de vous rester dans la tête assez longtemps. Les personnages ne sont pas doublés, et il n’y a pas de cinématiques, mais le jeu est tout de même bien bavard et le lore est très fourni.
Le Sea of Stars de 2024 !
Pour moi, Terra Memoria est un rpg indie comme je les adore, il se qualifie direct dans mon cœur de joueur comme le Sea of Stars de cette année, il ne sera peut-être pas mon jeu de l’année, mais il a de grandes chances d’être dans mon top 5. Ce qui m’a le plus séduit du jeu, c’est évidemment son aventure, ses personnages et son univers, mais surtout, c’est son humour. Il y a plein de références et d’easter eggs dans le jeu, surtout pour ceux qui connaissent Kaamelott la série française humoristique qui passe sur Historia (et même une blague de la Cité de la Peur, comédie culte surtout connue par les Français).
J’ai pris énormément de plaisir à parcourir Terra Memoria, il y a quelques petits bugs comme un personnage qui n’apparaît pas dans le monde des esprits, ne permettant pas de finaliser la dernière quête de Syl, et ma déception a été qu’il n’y ait pas de jeu de pèche, mais globalement, c’est un sans-faute. Il a une très bonne durée de vie, on peut le finir en une dizaine d’heures, mais il m’en a fallu 16 pour débloquer le trophée platine. Un grand merci et bravo à l’équipe de La Moutarde (que vous pouvez retrouver dans les auberges !) et j’ai très hâte de voir leur prochaine création.
- L'humour et les nombreuses références
- Très beau rendu visuel
- Personnages attachants
- Une belle aventure
- Très addictif
- Commance sous exploitée
- Pas de jeu de pèche
- Pas de recette de poutine !
Note finale
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Dans ton top 5 de cette année quand même!
RépondreEffacerVrai qu’il a un air de bijou à la Sea of Stars…
Ton test a piqué ma curiosité suffisamment pour le placer dans ma liste de souhaits!
Merci pour cette belle découverte!
Monsieur Ben