TEST - Roots of Yggdrasil sur PC

Un jeu exceptionnel

Par Jacques Germain
Dans la bouffe, j’aime les mélanges d’éléments : un peu de salé, un peu de sucré et pourquoi pas un peu d’amertume. Personnellement, je crois que les plus grands plats sont les plus originaux, ceux faits par des chefs qui ont su mélanger des ingrédients si différents que personne n’y avait pensé avant. C’est exactement ce qu’a fait Manavoid, un studio québécois, en mélangeant divers genres de jeux vidéo en un seul. Il faut dire que c’est aussi leur marque de commerce, et ils le font comme de grands chefs. Roots of Yggdrasil goûte vraiment toutes sortes de saveurs et c’est rafraichissant.


Premiers ingrédients : Prenez la mythologie nordique et son histoire comme base du jeu. Le Ragnarök est arrivé, la fin a été pénible, plusieurs divinités sont mortes, les géants et la majorité des peuples également. Une poignée en sont ressortis vivants et ont pour mandat de rebâtir ce monde. L’arbre-monde, Yggdrasil, est bien sûr à la base de tout cela. C’est sur lui que reposent les mondes, et vous, ainsi que les autres survivants, devrez nourrir ses racines si vous voulez progresser.


Après une base efficace, il nous faut des ingrédients qui amèneront une jouabilité innovante. Pourquoi ne pas mélanger trois éléments qui ne vont pas du tout ensemble ? Un peu de deck-building, un côté rogue assumé et un peu de construction de village à la Sim City feront sûrement l’affaire, non ? Eh bien, absolument, et c’est le défi que s’est probablement donné Manavoid : rendre Roots of Yggdrasil aussi intéressant que ses jeux précédents. Mais comment cela fonctionne-t-il tout ça ?


Vous et votre équipage partez à la découverte des îles au-dessus de l’arbre-monde. Pour repeupler ce monde, vous aurez besoin de ressources précieuses. Vous devrez également accumuler suffisamment de pousses pour être en mesure de repartir à bord de votre navire volant. Les îles disposent de plusieurs espaces qui ne seront pas tous découverts dès le départ. Vous devrez augmenter votre force militaire pour pouvoir explorer et atteindre une pousse. Sur chacune des îles, vous devrez bâtir une petite civilisation, en passant par des bâtiments qui vous fourniront des habitants qui s’y installeront, aux bâtiments militaires qui vous donneront des frappes supplémentaires, ou simplement des mines qui vous offriront un coup de pouce en ressources pour utiliser les cartes les plus coûteuses.


Chaque bâtiment doit être placé de façon méticuleuse. Son besoin de précision est d’ailleurs l’un des points forts du titre, tout en offrant parfois trop de possibilités. Il faut réfléchir avant d’agir, car cela peut finalement gâcher votre île et empêcher votre progression. J’ai souvent échoué car, dans les derniers tours, je n’avais pas placé mes éléments aux bons endroits ou il me manquait d’espace. Il est donc crucial de bien réfléchir, ce qui est appréciable dans un jeu vidéo. Surtout qu’obtenir une pousse nécessite souvent de remplir certaines conditions qui ne sont pas toujours évidentes.


Et le deck-building dans tout cela ? Au départ, vous disposerez de cartes préétablies dans votre pioche. Chaque tour, vous en piochez une et c’est avec ces cartes seulement que vous devrez vous débrouiller tour après tour. Encore une fois, il faudra réfléchir, car vos cartes ne reviendront dans votre main qu’une fois la pioche épuisée. Chaque fois qu’un certain nombre d’habitants est atteint, vous pourrez choisir une nouvelle carte à ajouter à votre deck. Il faut vraiment bien choisir, ce qui n’est pas toujours évident. Parfois, j’ai dû passer un tour complet car je ne pouvais absolument rien jouer. Cela fait partie des choix que l’on doit faire de temps en temps.


Mais pourquoi ne pas ajouter un ingrédient un peu plus piquant, plus sauvage, disons ? C’est là qu’entre en jeu le gouffre Ginnungagap, une espèce de brouillard qui, si vous y êtes pris, vous fera tout simplement vous évanouir dans le temps. Celui-ci apparaît après un certain nombre de tours sur chacune des îles. Il progresse jusqu’à emporter votre navire, et vous devrez tout recommencer. En plus des cartes, des bâtiments et de l’exploration, vous devrez également vous soucier du nombre de tours écoulés. Je vous le dis, c’est un jeu parfait pour réfléchir.


Votre île de départ, votre base à vous, est également un endroit qu’il faudra reconstruire. Une fois revenu avec votre navire, vous y découvrirez de nouveaux personnages avec lesquels vous pourrez interagir. L’arbre-monde y est aussi, et grâce aux noix découvertes, vous pourrez bénéficier d’un soutien pour vos nouvelles explorations. Il est important d’y passer un peu de temps pour que vos parties soient un peu plus faciles. De plus, vous y rencontrerez des personnages honnêtement intéressants.


Le dernier ingrédient essentiel à tout bon plat est sans contredit sa présentation. C’est un plat cinq étoiles, et je ne vous mens pas. Le style de graphisme dessiné pratiquement à la main est sublime. Il se marie parfaitement avec le reste des ingrédients et ravira vos yeux. La bande sonore est au même niveau et permet de s’imprégner de la thématique, avec des mélodies dont on ne se lasse pas.

Roots of Yggdrasil est le plat de grands chefs. On y voit la passion autant dans la jouabilité que dans la thématique et le visuel du jeu. C’est un jeu qui demande de réfléchir, et cela fait du bien. Encore une fois, Manavoid a décidé de pousser le concept un peu plus loin, et le résultat est tout simplement exceptionnel.

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.

Roots of Yggdrasil lien Steam
Développé et édité par Manavoid Entertainment
Plateforme : PC
Prix : 16,99$


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